[Sc. Fiction] Le Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley
En l'an 632 de N.F. (Notre Ford), à Londres ville de l'Etat Mondial, au coeur d'une société industrielle et de consommation poussée à l'extrême, les êtres humains naissent à la chaîne et sont conditionnés au bonheur dès leur plus jeune âge. Dans ce contexte, Bernard Marx est un alpha plus et se trouve en décalage parce qu'il ne possède pas les caractéristiques physiques propres à sa caste. Il se sent exclu et ressent son individualité alors que celle-ci n'est pas censée exister. Mais se rendant dans une réserve de "sauvages", il en ramène John, né naturellement, et acquiert une certaine renommée et un certain intérêt de la part des autres. Il devient alors comme eux, cependant que John, surnommé le Sauvage, découvre ce "nouveau monde merveilleux" qui va rapidement l'horrifier.
La première partie de ce célèbre roman d'anticipation nous présente le fonctionnement du Meilleur des Mondes : comment et pourquoi on en est arrivé à une telle société dont la devise est Communauté-Identité-Stabilité. Elle est divisée en 5 castes qui regroupent les êtres humains en fonction de leurs capacités, des Alphas aux Epsilons, sachant que ces capacités sont décidés bien avant la naissance, dans la chaîne d'évolution des embryons, grâce à diverses injections. Dans cette partie, on fait également connaissance avec Bernard Marx et son entourage, notamment Lenina Crowne dont il semble amoureux et qu'il emmène, dans une seconde partie, à la réserve de sauvages. Enfin, on redécouvre ce monde au travers de John.
Autant, la première moitié du roman m'a captivée avec ses idées audacieuses, pas forcément crédibles mais intéressantes, autant, j'ai décroché sur le reste. Surtout sur un passage assez long où l'on tombe sur tout un florilège de citations shakespeariennes, entre autres, qui m'ont donné l'impression de passer à côté du texte n'ayant pas la culture nécessaire pour tout comprendre. Je me suis régulièrement demandé où l'auteur voulait en venir exactement. A relire peut-être... En revanche, la description de l'organisation de l'Etat Mondial et de ses spécificités est très surprenante quand on sait que ce roman a été écrit dans les années 30. L'auteur était un véritable visionnaire. De plus, il a superbement joué sur l'ambiguité que représentent à la fois l'attrait et le dégoût d'une structure sociale de cet acabit.
Au final, je ne peux pas dire que j'ai aimé ce roman mais il est remarquable.